Le concept des Entreprises d'Entraînement Pédagogique est né en Allemagne vers 1870. Il s’est développé à l’issue de la première guerre mondiale lorsque l’administration allemande a du replacer dans son économie un nombre important de jeunes soldats, d’origine rurale, blessés ou handicapés, qui ne pouvaient plus travailler la terre, du fait de leur handicap ou des occupations étrangères de leurs terres familiales.

L’idée fut de les placer dans l’administration, en les formant au mieux à leur futur métier par le concept des Übungsfirmen, firmes d’entraînement, compte tenu de leur faible instruction primaire, de la difficulté de les soumettre à une autorité pédagogique – maître ou professeur – compte tenu de leur vécu de la guerre et d’une autre appréhension de l’autorité enseignante.

Appelés à devenir les acteurs économiques de la première reconstruction allemande, ces hommes jeunes ont trouvé dans ce concept les supports à leur formation, puis à leur insertion dans les fonctions bureaucratiques publiques, à l’époque où la France, face au même public, multipliait les emplois réservés de gardiens de squares et autres jardins ou musées publics.

Le concept visait alors initialement des hommes jeunes, avec une volonté de formation rapide en vue d’une insertion économique dans l’administration.

Dès les années 1930, le concept est repris sous une forme plus militante sous le nom du « Kriegspiel » comme une approche simulée et pédagogique des gestions logistiques, notamment par l’armée.

Vers 1945, le concept favorise la formation d’hommes et de femmes réfugiés ou migrants aux méthodologies de gestion occidentales et notamment américaines, ainsi qu’aux pratiques modernes des fonctions tertiaires, téléphone, machine à écrire, machine comptable, gestion internationale, langue…

Le concept se défini et s’exporte dès lors comme un outil de formation et d’insertion, pour des publics demandeurs d’emploi.

En France, il se développe à partir des années 1990, à l’initiative de Monsieur le Ministre Jean AUROUX, avec 4 premières expériences à l’initiative de la CCI d’Orléans, de centres de formation (Bergerac et Roanne) ou du Ministère du Travail via l’AFPA (Strasbourg).